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Détendons les tendances,
être inspiré sans influence, est-ce possible ?

Comme nous l’introduisions dans l’article « Déconfinons… l’inspiration ! » en citant le chimiste, philosophe et économiste français Antoine-Laurent de Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Cette citation souvent reprise et parfois détournée est régulièrement mal interprétée. L’homme de science nous dit que la formule de toute réussite réside dans l’assemblage d’éléments existants, permettant d’en créer un nouveau. Il s’agit bien de la création d’un nouvel élément à partir de différents éléments et non de la réutilisation unique de l’un d’entre eux, auquel cas ce pourrait être du plagiat. La frontière est alors parfois mince entre détournement et copie illicite.

Cependant, en ce qui concerne la création, l’inspiration est tout autour de nous. Dans la publicité affichée et visionnée, dans la mode qui compose nos dressings, dans les livres de nos bibliothèques, dans la nature de nos jardins, dans les posts de nos fils d’actualités sur les réseaux sociaux…

Nous sommes assénés d’images constamment. Mais avons-nous conscience que les tendances qui nous entourent sont calculées, millimétrées et ceux des mois voire des années avant qu’elles nous parviennent à nous, consommateurs d’images ?

La création d’une tendance ou d’une « anticipation créative »

L’anticipation créative n’est avant tout qu’une prospective des innovations créatives

Il y a des questions somme toute assez basiques à se poser : d’où viennent ces tendances ? Quand et qui les impulsent et décident qu’elles seront celles de demain ?

Peu ou pas connus, les bureaux de tendances (ou agences de prospective) sont aux commandes des nouvelles tendances, il s’agit entre autres de Nelly Rodi, Peclers… Leur travail est impulsé par un doux mélange de création et de sociologie. En analysant les influences créatives du moment dans divers secteurs, ils modélisent les tendances à venir et par incidence, influent les futures envies et besoins. Principalement orientés vers la mode, la décoration intérieure, le luxe (beauté, sport, bijouterie…), ils n’ont pas moins de répercussions dans bien d’autres domaines.
Pour ce faire, des « Cahiers de tendances » sont créés. Composés de couleurs, d’ambiances, de formes, de textures… Ils sollicitent l’imaginaire et nous plongent dans un univers calculé.
Ce sont ces précieux supports que les grandes maisons s’arrachent pour s’assurer d’être à la page autant sur le digital, dans les magazines et surtout dans les magasins…

Prenons également l’exemple de Pantone, qui chaque année dévoile La Pantone Color of the year  :

« Depuis plus de 23 ans, la Pantone Color of the Year influence la tendance en matière de développement de produits et influe sur les décisions d’achat dans de nombreux secteurs, tels que la mode, le design industriel et d’intérieur, mais aussi la conception graphique et le conditionnement des produits. »

Mais alors, si les marques sont toutes guidées par les mêmes tendances, comment se démarquent-elles ?

Cette espèce de pull difforme […] n’est pas juste bleu, il n’est ni turquoise, c’est un pull que l’on appelle céruléens. […] en 2002 Oscar de la Renta a repris les vestes militaires céruléennes… puis il s’est retrouvé dans un bac de liquidation d’une ridicule boutique de prêt-à-porter. Quoi qu’il en soit, ce pull représente des millions de dollars ainsi qu’un nombre énorme d’emplois […] il a été créé spécialement pour vous par les gens présents dans cette salle. Parmi une pile de trucs divers.

Le Diable S’habille En Prada – Miranda Priestly à Andrea Sachs

Faut-il suivre les tendances ?

Les macros et micro-tendances = comment les identifier ?

Il y a les tendances durables, les macro-tendances, qui ont des répercussions sur le long terme et qui, de ce fait, garantissent de s’ancrer dans le temps. S’apparenter à elles est confortable, rassurant. Mais attention, c’est à double tranchant… Suivre une macro-tendance peut aboutir à une uniformisation si bon nombre de marques s’attachent à les suivre. Car au-delà de ressembler à ses voisins, il y a aussi le risque de ne pas être compris, que la culture d’une entreprise ou d’une institution ne ressorte pas et n’ai donc aucun impact. C’est là toute la légitimité de faire appel aux agences de communication qui sauront proposer des alternatives créatives pérennes et innovantes !

C’est cette standardisation qu’il faut réussir à éviter. Et c’est aussi là qu’est toute la difficulté ! Regardons par exemple du côté du luxe et des logos sans grande différenciation. Là où chaque marque était marquée d’une sensibilité différente, leur migration vers des typographies linéales retire toute sensibilité à leurs images. Devons-nous comprendre que lorsque l’on achète du Saint Laurent, nous aurons la même expérience qu’avec du Balmain ? Espérons que leurs univers de marques se différencient, car au premier coup d’œil, ce n’est pas évident…

Devons-nous comprendre que lorsque l’on achète du Saint Laurent, nous aurons la même expérience qu’avec du Balmain ?

En fait, pour lancer une vraie tendance, il faut commencer par être différent ! Celui qui est différent sort du lot.

Capter les signaux faibles en amont des créations de tendances ou s’intégrer dans une micro-tendance, quitte à revoir régulièrement sa copie et se réinventer sans cesse, c’est peut-être là qu’est une partie de la solution… Cela implique d’effectuer des changements réguliers, par touche tout du moins, afin de toujours être « On fleek », sans pour autant réaliser de changement à 360° dans sa stratégie de communication.

Le travail sensible des créatifs est de trouver le juste milieu entre appartenance à une tendance et innovation graphique. Il faut parfois réussir à s’émanciper de son univers de marque, sans le renier, pour créer surprise et ainsi se démarquer de la concurrence.

Pour ce faire, une veille régulière est primordiale, mais pas uniquement de son univers de prédilection. Il faut aller chercher ailleurs, se confronter à l’inconnu, être en alerte tout en se laissant porter.

Ces images qui ont su traverser les modes et créer leur Mode

Les arts et les arts appliqués savent se répondre et se mettre mutuellement à profit

Prenons l’exemple de la mode où Yves St Laurent réinvente le tableau de Mondrian. Sachant que l’artiste était issu du mouvement De Stijl où design, peinture, architecture… s’influençaient déjà profondément. Plus récemment Louis Vuitton, avec son regretté créateur Virgil Abloh, de formation en architecture, modelait une collection cousue de bâtiments et de gratte-ciel.

Dans d’autres secteurs comme l’architecture ou le design, nous retrouvons cette même articulation. À la suite de la révolution industrielle et à l’apparition de la production mécanisée, le design fait son apparition et trouve son inspiration dans les Arts, le but étant de produire des objets avec un équilibre entre forme et fonction. Dans l’autre sens, les architectes vont utiliser des objets mécanisés comme base de réflexion de leur pratique artistique.

« Art et technique, une nouvelle unité »,

L’architecte Walter Gropius pour le Bauhaus en 1923
Certaines images perdurent, évoluent et marquent plusieurs époques

Prenons le cas pratique de cette dame de plus de 500 ans, La Joconde de Léonard de Vinci. Si tout le monde n’a pas eu la chance de se rendre au Louvre pour l’admirer, entouré par trois cars de touristes aux appareils photos surexcités, qui n’a jamais croisé son regard insistant et analysé son demi-sourire au détour d’un tableau, d’une publicité ou simplement apposée telle quelle sur un vêtement ou une carte postale ?

Marcel Duchamps, Andy Wharol ou Jean-Michel Basquiat, pour ne citer qu’eux, ont fait l’exercice du détournement pictural. Moustachues, dupliquées, déstructurées… Mona Lisa est la référence ultime de l’icône classique dont on a bousculé les codes.

Dans la mode, Jean-Paul Gaultier l’imprime littéralement sur les pièces de sa collection, rendant iconiques les femmes et des hommes qui la porte. En affichage publicitaire, Amnesty international, Fondation ANT (ligue italienne contre le cancer)… reprennent son image, connue dans le monde entier. Car au-delà de traverser les époques, elle a aussi su traverser les frontières, grâce au réemploi de son image par les plus grands noms dans bien des domaines.

Il n’y a rien de plus excitant et valorisant pour une agence de trouver LA solution graphique et de savoir précisément dans quelle direction précise orienter la communication de marque de son client. Mais n’oublions pas que nous sommes nécessairement influencés par notre environnement…
S’inspirer oui, pomper non !

Détourner un code ou une image peut cependant être le risque de tomber dans une mauvaise copie. Si certaines représentations permettent cet exercice, pour en faire référence et prêter la réflexion d’une création, beaucoup de contre-exemples, souvent dû à un manque de veille peuvent desservir une création. Les copycat non intentionnels sont partout, et pour les découvrir, nous vous invitions à voyager sur le site de www.joelapompe.net, qui se qualifie très justement comme un « chasseur de plagiaires » !

Savoir suivre une tendance, sans tomber dans la facilité ou affirmer sa créativité en s’en détachant. Une marque doit avant tout s’assurer que ses valeurs sont respectées et que son message est compris, avant même de tenter d’appartenir à un groupe pour ne pas être isolé, ou de se détacher de la masse pour marquer sa différence… C’est une harmonie fragile que les communicants s’attachent à avoir. Un numéro d’équilibriste entre créativité
et communication efficace. C’est pour cela que nous restons, agence de communication, à l’affût des tendances des Arts, du design, de la mode et du marketing afin de vous proposer sans cesse de nouvelles idées innovantes et pérennes.